Le spectacle vivant impacté par la crise, Patrice CHEVALIER, directeur du Grand Cabaret et membre du Club E6, nous livre son expérience durant cette période de confinement. 

A la tête du Grand Cabaret depuis 20 ans, Patrice CHEVALIER a eu l’ambitieux projet de rénover son établissement. L'occasion pour ses locaux et sa salle de spectacle de faire peau neuve !

Comment avez-vous géré la crise sur le plan humain ? 
« Nous avons fermé nos portes le 13 mars 2020. Il est vrai qu’en terme de crise, nous avons eu des angoisses légitimes. Étant dans le secteur du spectacle vivant, le premier mois n’a pas été facile. En tant que chef d’entreprise ma priorité était de rassurer mes intermittents ne pouvant plus pratiquer leur art. Nous avons par la suite pris l’habitude de nous contacter via les visioconférences ou notre groupe privé que nous avons sur un réseau social.» 

Avec quelle fréquence ?
« Nous faisions des visioconférences toutes les 2 semaines. Durant ces réunions, on donnait la parole à chacun. J’organisais deux visioconférences différentes : 

Une pour la partie plateau-artistique dont 11 artistes et 2 techniciens,
Une seconde pour le service administratif et la salle qui compte 5 personnes. » 

Votre équipe est-elle salariée ? ou employez-vous des intermittents ? 
« Les intermittents du spectacle sont des salariés. Mes collaborateurs partie technique et artistique ont un statut qu’on nomme « intermittent du spectacle », ces collaborateurs sont avant tout des salariés. Ils ne sont pas payés au jour travaillé, nous mettons en place un contrat sur la durée de vie du spectacle 10 mois avec un minimum de cachet sur la saison, si le quota minimum n’est pas atteint nous payons les cachets non fait. Du fait de cette crise et des décisions gouvernementales, ces collaborateurs ayant un statut « intermittent du spectacle » sont actuellement en activité partielle puisqu’ils sont sous contrat de travail avec notre entreprise. »

Comment avez-vous géré le fait de ne rien pouvoir organiser pendant cette période ? 
« Nous n’étions pas préparés à une fermeture soudaine. Durant les mois de septembre et octobre 2020, nous avons pu rouvrir l’établissement, mais malheureusement le 28 octobre 2020, nous avons dû refermer et arrêter notre activité. Nous avons également ouvert le Grand Cabaret en juillet 2020 où nous avons organisé des enregistrements de télévision ainsi que des cérémonies de mariage. » 

En tant que chef d’entreprise, comment avez-vous vécu cela ? 
« Cette crise sanitaire a été une vraie épreuve pour mon entreprise ! Les premiers jours ont été compliqués à gérer. Dans ce genre de situation, il faut faire preuve de créativité et réfléchir à de nouvelles opportunités afin de pouvoir rebondir. Avant ce contexte actuel, nous avions déjà décidé de proposer de l’événementiel pur, comme les cérémonies de mariage, cette situation nous a motivés à poursuivre ce service. Pendant cette fermeture obligatoire, nous avons eu l’occasion d’enregistrer des émissions de télévision du groupe canal+/ C8. »  

Est-ce que cela vous a amené à réfléchir sur votre façon de travailler ? 
« Ces changements brutaux m’ont permis de changer ma façon de manager et de gérer mon entreprise. J’ai également appris à gérer plus facilement mon stress. » 

Que comptez-vous faire pour relancer votre activité ? 
« Nous commençons à redémarrer au fur et à mesure. Depuis le 3 mai, nous avons recommencé à contacter nos clients, nous continuons les enregistrements des émissions de télévision. A partir du 27 juin, nous enregistrons l’émission « Sur un air d’accordéon » présentée par Michel Pruvot pour la TV Wéo et les week-ends nous continuons à organiser les cérémonies de mariage. »

Le grand cabaret s’est fait une beauté pour sa réouverture ! 
« Nous avons profité de cette pause obligatoire pour donner un coup de neuf à l’établissement. Nous avons modifié l’agencement des bureaux, les peintures, la décoration… Nous sommes prêts à accueillir à nouveau le public ! » 

Le Grand Cabaret de Vieux-Berquin vous donne rendez-vous à partir du 4 septembre dans une salle entièrement redécorée pour la reprise tant attendue de son spectacle « Surprise de l’autre côté du miroir ».